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ZANSKAR 2017
RETOUR SUR LE CHEMIN DE L'ECOLE

Je vous avais annoncé un trek avec des durées acceptables pour nos vieux os et du temps pour contempler ... la réalité a été un peu différente ...

12 août - A l'arrivée à Leh, nous retrouvons notre guide attitré, Targais, qui nous conduit à la Guest House Lahmo, la même qu'il y a 6 ans ... retrouvailles avec Lahmo et ses filles toujours aussi accueillantes et prêtes à nous faire découvrir les bonnes affaires des boutiques de la ville.

13 – 14 août - Deux jours passés à flâner, à visiter et à s'acclimater ... Nous faisons la connaissance de notre cuisinier Tashi de l’aide de cuisine Sonam et de l’aide Stanzin qui nous accompagneront jusqu’à Manali.

15 – 16 août - Je passe les commentaires sur le voyage en jeep jusqu’à Karsha… vous connaissez déjà … Juste une anecdote. Lors de notre passage à Padum, nous avons été arrêtés par les chauffeurs de « taxi » de cette région qui ont exigé de notre chauffeur une « taxe » pour pouvoir continuer jusqu’au Zanskar, sans quoi il nous aurait fallu changer de véhicule … cette pratique totalement illégale devient courante. Une nuit passée à Sankoo, à mi-chemin, une nouvelle journée de « gobelet mélangeur » un arrêt sur les estives et nous arrivons au Zanskar. Avant de rejoindre la maison de Targais et Zomba, deux arrêts chez les parents de ceux qui pourront bientôt rejoindre les bancs de l’école. Nous allons rajouter deux enfants à notre action dès l’an prochain.

17 – 18 août - Les deux jours suivants sont consacrés aux visites des familles de nos filleuls, des monastères et quelques promenades dans les environs de Karsha.



19 août – Départ en voiture pour le camp un. La caravane de 9 chevaux nous rejoint près de Zangla où nous nous installons pour la première nuit sous tente






20 août – Nous traversons le village de Zangla en direction de Zangla Sumdo longeant le canal d’amenée d’eau d’irrigation du village. Cette première partie est bien agréable, mais ça ne va pas durer. Nous plongeons dans le lit de la rivière où le chemin n’existe plus ; il nous faut progresser le long du cours d’eau, devant le traverser à de nombreuses reprises à pieds secs. Entre 20 et 50 cm d’eau glacée. Sept heures de progression au milieu des buissons et dans les pierres. Arrivée au camp de Zangla Sumdo vers 16 heures.





21 août  -  Six heures trente, morning tea, 7 heures 30 déjeuner, 8 heures départ. Ce sera le programme matinal pour tout le trek. Nouvelle journée de progression difficile dans le même environnement. Laurette qui souffre de plus en plus de la cheville opte pour la ballade à cheval. L’option prise pour un cheval supplémentaire était une bonne idée. Le confort de la selle est discutable, mais a-t-on le choix … Pour simplifier les passages de rivières, Igino et moi optons pour la ballade en « Croc’s » … à la mode Zanskari … « ça peut le faire … ».
Après quelques émotions, (Laurette chute de son cheval, le pied coincé dans l’étrier et ne s’arrête qu’à quelques centimètres de l’eau ….) nous arrivons à Ningri La base (4200m).




22 août – Aujourd’hui, premier col à plus de 5000m. Le Ningri La, 5150m. Laurette décide d’affronter le monstre à pieds. La montée ne la fait pas trop souffrir. La première partie de la montée n’est pas trop raide, mais très vite, la pente se redresse et les efforts sont intenses. Les mille mètres de dénivelé nous ont mis à rude épreuve. Arrivés au sommet fatigués mais heureux. Pour la descente, Laurette reprendra le cheval, mais pas pour les 300 premiers mètres, trop abruptes pour la pratique de l’équitation. Le cheval descend sans cavalière, avec Targais qui s’assied sur une pierre en attendant l’arrivée de l’Amazone qui progresse difficilement. Le cheval en profite pour filer à l’anglaise retrouver ses comparses au camp suivant. Il lui faudra marcher sur les trois quarts de la descente. Arrivée au camp à 4600m après 7 heures trente d’effort.






23 août – Journée de transition entre les deux cols redoutés. Le Ningri La est derrière nous, il reste trois gros morceaux. Les durées de marche annoncées par Targais doivent correspondre au temps mis par des Zanskaris de moins de vingt ans !!!
Lors de notre premier périple en 2011, notre parcours était coté 3 shoes  (3 souliers), il y a deux ans, 2 souliers. Celui de cette année …. 4 souliers ….
Si j’aurais su …. J’aurais pas venu !!!
Nouvelle journée de marche le long de la rivière Niri Chu entrecoupée de nombreuses traversées dans l’eau glacée. Laurette essaye de pratiquer le langage "cheval zanskari » sans grand succès. Sa monture a une légère tendance à s’arrêter au milieu des cours d’eau!  Arrivée à Shade Doksa après 6h30 de marche sous un soleil de plomb.





24 août – Aujourd’hui, on va pas rigoler … deux cols au programme. Le Lar La 4890m pour se chauffer puis descente à 4300m et le Gorteng La 5050m en plat de résistance. Après 7 heures d’efforts intenses, on retrouve nos tentes à 4200m. Les deux montées aux cols ont été très éprouvantes ; tout c’est joué au mental… je crois que cette fois c’est la dernière … en tout cas dans ces conditions… Heureusement, notre cuisinier Tashi fait des merveilles !!! Pas moins de huit plats à chaque repas du soir. Et toujours succulents, tout ça sur deux réchauds à gaz et assis par terre









25 août – Nous quittons Shade, un des villages les plus retiré du Zanskar. Départ pour Yatala, étape intermédiaire avant Phuktal. Une longue marche le long de la rivière Tsarap dont la couleur turquoise en fini pas de nous émerveiller. Il faut cependant garder les yeux sur le chemin … un faux pas serait fatal … le tracé surplombe la rivière d’une bonne cinquantaine de mètres, voir plus dans certains endroits. Je n’ose pas suivre des yeux la progression du cheval et de sa cavalière …
Une ultime traversée de rivière ... la Tsarap ... avec de l'eau jusqu'au haut des cuisses sur une quinzaine de mètres... impressionnant ...
En décembre 2014, un important éboulement a complètement obstrué le lit de la Tsarap quelques kilomètres en amont de Phuktal, formant un lac de plus de 10 kilomètres de long retenant plus de 30 millions de mètres cubes d’eau. Le 7 mai 2015 ce barrage a cédé, emportant sur son passage des écoles, des ponts et des fermes dans 40 villages en aval. Le nouveau chemin doit emprunter un tracé parfois surprenant. Le camp de Yatala se situe sur un promontoire à quelques centaines de mètres au-dessus de la rivière. A l’arrivée au camp, une averse nous accueille juste pour nous rappeler que jusqu’à maintenant, la météo était avec nous …








26 août – Une fois redescendu de notre promontoire, et sous un soleil radieux, nous reprenons la direction de Phuktal, longeant toujours la magnifique Tsarap. La perspective d’un jour de repos et de retrouver ce lieu magique nous redonne une énergie bienvenue. Lors du voyage de 2015, nous avions été un peu frustrés de ne pas avoir eu le temps de s’imprégner de ce qui se dégage de ce lieu.
L’arrivée par le haut du monastère offre un spectacle extraordinaire. Nous installons le camp près de la guest house tenue par les moines. En fin de journée, les quatre enfants qui nous accompagneront sur la suite du chemin nous rejoignent. .


27 août – La journée débute par la montée au monastère pour assister à la puja du matin, une des cérémonies de prière journalières. L’occasion de méditer et de digérer un peu ces quelques jours riches en émotions de toutes sortes. Vers 10h00 retour au camp pour le petit déjeuner et pour le paquetage de nos affaires. Nous passerons la nuit suivante à la guest house. Les chevaux ne pouvant pas passer par le pont népalais situé en dessous du monastère, les charges seront transbordées à dos d’homme et les chevaux traverseront la rivière à la nage, en amont du pont. Nous les retrouverons demain matin sur l’autre rive.
Le dimanche, c’est jour de congé pour les moines, jeunes et moins jeunes. L’occasion pour eux de partager un peu de temps avec les étrangers de passage. Quelques bons moments de partage avec cette communauté joyeuse et colorée. Laurette initie Pedma, Lakhpa, Tongdup et Stanzin aux joies du « Dobble » et du « puissance 4 » les deux jeux de société apportés pour eux. L’ambiance monte de deux crans…
Nouvelle séance de photo nocturne ….

















28 août -  Je vous ai déjà présenté le pont népalais de Phuktal il y a deux ans … il n’a pas changé. La journée commence par cette petite épreuve. Laurette le rejoint à pied, son « Petit tonnerre » l’attend de l’autre côté. Ce matin, nous longeons à nouveau la Tsarap jusqu’à la hauteur de Purne pour ensuite suivre le même trajet qu’il y a deux ans, mais avec des étapes un peu plus longues. Nous rejoignons Tangtse en empruntant la route tracée il y a peu. Cette route devrait rejoindre le sommet du col du Shingo La d’ici peu. Sept heures de marche pour rejoindre notre campement. Sur le trajet, nous rencontrons les caravanes des parents amenant leurs enfants à cheval jusqu’au sommet du col où les attend le bus pour Manali et ses écoles. Ils ne les verront plus pendant 10 mois...











29 août – Après les quelques averses de la nuit, le ciel c’est ouvert sur une nouvelle journée à dominante bleu. Notre chemin nous conduit aujourd’hui à Kargyak, que nous dépasserons de quelques kilomètres afin de raccourcir l’étape de demain. En fin de matinée, petit arrêt à Sking pour rencontrer Khetup, la maman de Tenzin, la petite protégée de nos amis Igino et Michèle. Elle n’a pas vu sa fille depuis deux ans… Tenzin étudie dans une école de Dharamsala dans laquelle les grandes vacances sont en hiver. En cette saison, les accès au Zanskar sont très difficiles. De ce fait, la jeune fille reste à Dharamsala chez sa tante qui habite non loin. La maman nous confie un petit coli de « friandises » pour sa fille. En fin d’après-midi, nous installons le camp avec vue sur le Gomboranjon. La fin du périple est proche.













30 août – Nouvelle nuit arrosée. Mais les dieux de la météo sont avec nous ; nous marcherons à nouveau au sec jusqu’à Singo La base avec en toile de fond la magnifique montagne sacrée des Zanskaris. A l’arrivée au camp, surprise, nous retrouvons Gombo. Notre cuisinier d’il y a deux ans qui maintenant tient le parachute café de ce camp. J’ai oublié de vous dire que nous avons retrouvé Namphel un de nos accompagnants de 2015 à Phuktal. Il accompagne un couple de jeunes français jusqu’à Zanskar Sumdo. Ils suivent le même itinéraire.
La température a chuté. La neige n’est pas loin. Notre dernière nuit sous tente sera fraîche et arrosée.










31 août – Dernière épreuve … La montée au sommet du Shingo La … 5090m. Le temps est couvert, mais il ne pleut pas. Il nous faudra 2heure 30 pour avaler les 550 mètres de dénivelé. Les derniers mètres sont pénibles. Peut-être une bonne manière de reculer la fin ? Non … la fatigue est bien présente, physique et morale. L’aventure a été difficile. L’émotion est grande à l’arrivée. Namphel nous y attend avec des « kathak » les écharpes blanches. Elle symbolise la pureté, la bienveillance, le bon présage et la compassion... La khatak se donne dans des circonstances très diverses. Elle s’offre à l’occasion d’une fête à un hôte ou lors de mariages, funérailles, naissances, remises de diplômes, à l’arrivée et au départ d’invités. Les Zanskaris accompagnent ce don ordinairement d’une formule de bienveillance dont la signification est liée à un souhait de longue vie.
Quelques photos souvenir et il est temps d’embarquer dans le minibus qui nous attend au sommet du col. La partie la plus pénible est derrière nous, la plus dangereuse nous attend… les routes de l’impossible … et les chauffeurs qui vont avec … Arrêt à Jispa après 4 heures de route au Pedma Lodge… chambre avec lit et douche à l’eau chaude, la première depuis 13 jours. Le soir, on s’accorde une petit bière, y’en a marre du thé !!!
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1 septembre – On reprend la route direction Manali toujours le même chauffeur et les mêmes routes improbables … Arrivés vers 14h00, nous déposons nos bagages à l’hôtel et partons de suite équiper les enfants pour l’année scolaire qui s’annonce. Souliers, boxes et autres accessoires achetés, nous laissons nos protégés aux bons soins de Targais qui les emmène à l’école. Des au revoir à la mode zanskari … sans chichi et sans effusions. Le soir, repas à l’incontournable Shopstik …



2 septembre - Journée de repos à Manali. Petit déjeuné au Silmog Garden en compagnie de Targais. C’est le moment de lui donner son pourboire … Grande surprise pour lui … nous avons décidé de lui donner le Nikon D90 de Michèle. Il pourra alimenter son site internet avec des images dignes de ce nom… Je crois qu’il n’en n’est pas encore revenu …
 Ensuite, visite du monastère ou se trouve l'un de ses fils, Yonten Lodoe, où nous laissons le solde de notre pharmacie. Shoping en ville et le soir repas avec Tashi et Soanm, nos deux cuisiniers.



3 septembre – Départ à 6h30 en voiture avec chauffeur. Huit heures de route pour rejoindre notre dernière étape, Dharamsala. Des routes en meilleur état que les précédentes, qui traversent une autre Inde. Les paysages sont complétement différents, verdoyants, avec des constructions partout.
Nous faisons une halte un peu avant notre point de chute pour rendre visite à Tenzin à la TCV School de Gopalpur. Les contacts de Targais nous permettent de trouver rapidement le logement de notre protégée. Nous avions rencontré une petite fille il y a deux ans près de Sking … nous retrouvons une adolescente épanouie et un peu intimidée par notre visite.
Nous continuons notre route, dans ce qui est maintenant qu’une agglomération continue. La circulation est de plus en plus intense. La route de plus en plus étroite et raide. Nous traversons Dharamsala et montons en direction de McLeod Ganj le lieu de résidence du Dalaï-Lama. C’est en fait ce lieu qu’on se représente quand on imagine Dharamsala.
Arrivée sur la Main Square, c’est un peu le choc. Un brouhaha et une animation intense nous désorientent un peu. On décharge nos sacs de la voiture et nous descendons par une petite rue indescriptible en direction de notre logement. Mais où va-t-on loger ? Ce coupe-gorge ne nous dit rien qui vaille. Bonne surprise, la guest house est un peu en retrait de l’animation et la vue que l’on a de notre chambre est magnifique. Targais nous surprendra toujours…
Le soir souper au Mcllo, restaurant aux allures et aux spécialités européennes.
Le lendemain, visite de la résidence du Dalaï-Lama puis on s’embarque à 6 dans l’équivalent d’une Fiat 500 pour 45 min de voiture en direction de l’ancienne résidence d’été du Dalaï-Lama. Le Norbulingka abrite un jardin à la japonaise, un temple tibétain, un département d’études religieuses, un hôtel, un restaurant, un institut d'enseignement et un département littéraire, des ateliers d'artisanat où sont réalisés des sculptures, des confections et des thangkas.
La journée se poursuit par une visite au Gyuto Tantra Monastery ou se trouve le plus jeune des quatre garçons de Targais, Stanzin Lamdol. Ils vont pouvoir passer quelques heures ensemble…
Targais nous raccompagne à notre hôtel sous une averse tropicale, organise le taxi du lendemain pour l’aéroport, passe voir son dernier fils à l’école et file prendre son bus pour New Delhi.
Un dernier repas au Mcllo… quelques bières … on boucle les bagages … demain c’est le retour …


12 Jours de trek en 5 minutes .... le trajet de notre aventure ...
















LESROBATS.CH - WEDESIGNER : JACKY ROBATEL

Dernière mise à jour : 20.09.2017

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